Les sentiments s'égrènent avec les squames

Publié le par Le larvaire

Me voici seul avec mon corps.

Pourrai-je un jour atteindre le concept de l'organisme, ce grand tout de milliards de milliards d'unités qui ignorent tout de la loi qui les régit ?

Il méprise les choses du corps, les choses du "petit moi". Mais le petit moi est aussi grand que le grand, aussi insaisissable. Il dit que le sexe n'est pas le plus important dans une relation. Enfant gâté ! Vois le handicap, vois la vieillesse, vois l'indifférence ou la répulsion qu'aucun trait d'esprit ne peut pourfendre. Les sentiments s'égrènent avec les squames...   Nous avons dix fois plus de procaryotes que d'eucaryotes dans le corps, si bien que quand je lui fais l'amour, il serait plus juste de dire que nos flores commensales s'unissent par l'aboutement de nos tubes digestifs...

Et puis-je dire, si la majeure partie de mes cellules ont laissé place à des tissus nouveaux, que je suis encore le même qu'il y a sept ans ? Il s'agit là de notre seul purgatoire, l'oubli dans l'apoptose...

Publié dans l'ectopique

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