la sexualité de l'adolescent (2)

Publié le par Le larvaire

Hétéro et homosexualité.
Le choix du partenaire sexuel n’est pas définitif à l’adolescence. Les pratiques homosexuelles à l’adolescence, peuvent être des conduites transitoires (parfois dans des contextes de promiscuité institutionnelle) liées à des besoins affectifs momentanément exacerbés favorisant le rapprochement physique en même temps que la crainte de l’autre sexué différent.
Ces pratiques peuvent être vécues douloureusement par certains (cf. fréquence des tentatives de suicide perpétrées dans ce contexte), elles peuvent être alors symptomatiques d’une souffrance psychique, une manière de prolonger l’illusion de la bisexualité infantile ou de colmater des déficiences narcissiques, de conforter une identité primaire défaillante chez certains enfants fragiles.
Cependant, l’homosexualité peut parfois se confirmer dès cet âge comme un choix délibéré et assumé sans souffrance, même s’il peut être aussi en relation avec des particularités de développement psychosexuel de l’enfance, des problèmes d’identification à l’un ou l’autre parent.
Perturbation de la sexualité de l’adolescent(e)
Très investis dans leur autonomisation en cours, les adolescents sont du mal à demander de l’aide aux adultes, aux médecins en particulier,
et encore plus lorsqu’il s’agit de parler de leur sexualité, - qu’il s’agisse de l’exercice simple de celle-ci - ou qu’il s’agisse de se situer, de s’identifier en tant qu’être humain sexué.
 Pour les adolescents normalement constitués, l’exercice
réalisable de la sexualité peut entraîner des angoisses différentes chez
le garçon et chez la fille.
Chez le garçon,
Les principaux motifs de consultation concerneront plutôt la crainte de l’impuissance. Après élimination des causes organiques
(endocrinologique, diabète, génétique ou médicamenteuse), les causes habituelles sont en rapport avec une angoisse phobique de la castration, ou une crainte obsessionnelle de perdre la maîtrise.
L’éjaculation prématurée, quasi physiologique à cet âge, mais vécue comme douloureuse et dévalorisante par rapport au besoin idéalisé de satisfaire pleinement sa partenaire, peut être rapportée à une angoisse
de performance en relation avec l’idée d’une défaillance vis-à-vis du modèle idéal véhiculé par les pairs, les médias. Dans ce cas il est important de rassurer l’adolescent, en lui expliquant notamment la différence physiologique du développement du plaisir sexuel plus progressif chez la fille que chez le garçon, l’importance des temps de plaisirs préliminaires.
Le manque de désir pour la femme en général peut témoigner d’une
inhibition névrotique ancienne, parfois accentuée par un état dépressif actuel, voire d’un choix d’objet sexuel (homo ou hétéro) encore imprécis. L’absence d’éjaculation exceptionnelle peut faire rechercher une problématique obsessionnelle de rétention.
→ Chez la fille, les troubles du désir sont fréquents, souvent associés à
un vécu d’indisponibilité du partenaire, du non respect de son éveil sexuel.
Le vaginisme, (contraction involontaire, incoercible des muscles releveurs de l’anus et des adducteurs empêchant toute pénétration) peut témoigner d’une réaction phobique en rapport avec un fantasme d’intrusion traumatique, à relier à l’image que l’adolescente peut avoir de son propre corps.
Les dyspareunies (douleurs lors de la pénétration), doivent faire rechercher une origine gynécologique avant de les considérer comme des équivalents superficiels du vaginisme.
La frigidité, l’absence ou le retard persistant de l’orgasme, qui est la plainte la plus fréquente, peut traduire ou une problématique dépressive, ou simplement un sentiment d’insuffisance par rapport à des “normes sexuelles” exagérées médiatiquement. Le diagnostic d’un trouble réel doit tenir compte de l’âge de l’expérience sexuelle et de la qualité, de l’adéquation, de la stimulation reçue du fait des partenaires. La consultation du couple adolescent peut alors être intéressante, elle permet parfois d’élucider des difficultés d’interaction réelle ou fantasmatique.
 L’exercice de la sexualité à l’adolescence est aussi l’occasion d’une remise en cause de l’identité sexuelle, ou de pratiques  sexuelles perverties qui peuvent n'être que passagères ou préluder à des conduites persistantes chez l'adulte.
4 Le transsexualisme, qui est plus fréquent chez le garçon que chez la fille, se caractérise lui par la conviction inébranlable d’appartenir à un genre contraire au genre anatomique et par le début de comportements de l’autre sexe dès l’enfance et, à l’adolescence, de démarches obstinées et compliquées pour obtenir un changement de sexe anatomique et administratif sans que la recherche d’un plaisir sexuel soit primordial.
4 Le travestisme, (qui consiste à se donner l'apparence de l'autre sexe) avec sa recherche de satisfaction sexuelle perverse de ce fait, concerne quasi exclusivement le garçon qui n’a pas de doute sur sa véritable identité sexuelle mais jouit de l’excitation qu’il peut provoquer chez le partenaire masculin. Il doit être différencié du banal jeu de déguisement.
4 Le fétichisme, comme le travestissement, est polarisé sur l’idée d’utiliser des objets particuliers dont la possession est le seul moyen pervers d’accéder à la jouissance en déniant ainsi la castration.
4 Les conduites exhibitionnistes et voyeuristes peuvent être à l’adolescence de banales manifestations de recherche identitaire, mais aussi les premiers signes d’une organisation perverse ou quelquefois d’une détérioration psychotique.
4 Il en est de même des passages à l’acte de l’adolescent avec des
enfants plus jeunes, commis parfois dans le contexte familial. Leur caractère isolé peut résulter d’une recherche de la sexualité chez un jeune angoissé, inhibé, curieux, mais la répétition, l’impériosité, la contrainte du partenaire peut faire craindre le début d’une organisation perverse.
 A notre époque, la question de l’ambiguïté anatomique
du sexe de certains enfants nés intersexués est généralement reconnue dès la naissance et la définition du sexe attribué est d’emblée signifiée aux parents dont les attentes, les représentations, les attitudes éducatives, en fonction du sexe pensé, vont être déterminantes pour aider l’enfant à adopter et intégrer ce choix, habituellement dicté par les possibilités chirurgicales, quel que soit le caryotype révélé ultérieurement.
Cependant malgré ce sexe assigné, l’enfant intersexué peut traverser des angoisses importantes au moment où, devenu adolescent, il devra assumer pleinement ce choix. Une aide psychothérapique de l’enfant et de sa famille, déjà proposée après la naissance, est le plus souvent à nouveau indispensable à cette période.
 Il faut penser aussi au retentissement des maladies  organiques chroniques (diabète, obésité, cardiopathie, mucoviscidose…),
des handicaps mentaux sur la sexualité, à la nécessité de soutenir et
accompagner les adolescents (et leurs parents) dans la pratique ou le renoncement à son exercice.
 Prostitution et adolescence
La prostitution chez l’adolescent(e) n’est pas exceptionnelle. Les études épidémiologiques actuelles montrent qu’elle augmente notablement, non seulement chez les filles mais également chez les garçons. L’immaturité psychoaffective et sexuelle ainsi que les paramètres socio-économiques rendent très certainement les adolescents plus vulnérables au commerce sexuel avec les adultes.
L’histoire familiale de ces jeunes est souvent très perturbée, la prostitution mettant souvent en acte de graves transgressions, notamment incestueuses. Elle met ainsi en jeu une défaillance dans les transactions intra familiales et intergénérationnelles. La prostitution se fait donc souvent l’expression d’une histoire honteuse restée inavouable et secrète. Notons dans la trajectoire conduisant l’adolescent à la prostitution, l’importance de la rencontre avec “l’initiateur(trice)”, souvent une prostituée, identifiée à une figure parentale.
Enfin, des circonstances de dérive, telles que la nécessité d’obtenir de l’argent le plus rapidement possible afin d’assouvir un besoin toxicomaniaque, favorise cette trajectoire et accroissent le risque de contamination par le virus du SIDA.
L’approche de ces jeunes est donc nécessairement pluridisciplinaire et pluri-focale (médicale, psychologique, sociale, éducative, médicolégale…).
 
La question de la grossesse à l’adolescence
Les adultes, et notamment les professionnels de santé, considèrent qu’avoir un enfant à l’adolescence est une grande singularité. Une très jeune fille –de plus en plus souvent un très jeune couple- qui entre “par la grande porte” et “avant l’heure” dans le monde et le rôle des adultes, court-circuite en quelque sorte l’image que l’on se fait de l’adolescence, à savoir celle d’une transition que les sociétés modernes,ont voulu lui faire jouer (cf. chapitre "Puberté normale et
pathologique"). Il faut en effet savoir que dans les sociétés traditionnelles, si les rites initiatiques correspondent à la période d’adolescence de nos sociétés, ils n’en demeurent pas moins de très courte durée (quelques jours ou semaines) et permettent à l’enfant d’accéder directement au statut social d’adulte. Par ailleurs, et cela va de soi, la prise en compte des facteurs socio-économiques conserve toute son importance dans l’étude de la fécondité des adolescents de tel ou tel pays.
Il faut donc retenir que ce qui caractérise surtout la grossesse et la parentalité en période d’adolescence, c’est le contexte culturel, social et émotionnel de leur émergence, ainsi que leur signification profonde dans l’histoire des jeunes.
Le contexte familial
n’est pas spécifique ! Toutefois, sont souvent retrouvées les éléments suivants :
- Famille déstructurée ou dont la composition est instable (fréquence des situations de ruptures dans le cycle familial tels que divorces, séparations…)
- Antécédents de prise en charge institutionnelle de l’adolescente ou de la mère.
· Adolescente elle-même née d’une mère adolescente, avec un père géniteur absent ou exclu.
Quelques chiffres européens…
En Europe, les taux de fécondités (taux de naissance) des 15-19 ans varient beaucoup d’un pays à l’autre : 33 pour mille au Royaume uni, 14 pour mille en Suède, 9 pour mille en France, 6 pour mille aux Pays Bas, 5 pour mille en Suisse en 1990. On s’explique mal ces différences. En France les taux de fécondité des 15-19 ans ont évolué dans les dernières décennies. Si la diminution est très sensible pour les 18-19 ans, elle est moins marquée pour les
plus jeunes.
Par ailleurs, le taux de fécondité, qui se fonde sur la natalité, ne prend pas en compte les grossesses interrompues volontairement. Or, à l’adolescence, celles-ci sont plus nombreuses que les grossesses menées à terme. En France chez les moins de 18 ans, les deux tiers des grossesses sont interrompus. La proportion de grossesses menées à terme diminuant avec l’âge : à 14 ans, environ 6 grossesses sur 7 font l’objet d’une IVG. Actuellement, le taux d’IVG des adolescentes diminue régulièrement.
Adolescence et désir d’enfant
Lorsque la grossesse va à son terme, elle est révélée souvent tardivement, que l’enfant soit désiré ou non. Les révélations tardives ont pour première conséquence le dépassement du délai retenu pour une IVG. Ce retard de révélation peut être sous-tendu par des problématiques très variables, telles :
· un vécu honteux et inavouable de la grossesse, · ou au contraire le désir réel d’enfanter et de mettre l’entourage “ devant le fait accompli ”.
Sur le plan obstétrical, les problèmes posés sont liés :
· Au risque de mauvaise surveillance de la grossesse du fait du retard à sa découverte.
· Au risque d’un accouchement difficile du fait de particularités anatomiques.
Sur le plan médical, le risque de séropositivité chez
l’adolescente, surtout si elle est toxicomane, amène le médecin à pratiquer des examens biologiques de dépistage sur la mère et l’enfant.
Sur le plan psychologique, le choix de mener la grossesse à terme
peut comporter parfois des dimensions psychopathologiques :
· La recherche d’affirmation d’une identité féminine jusqu’alors fragile. Dans ce cas, l’investissement de l’enfant est essentiellement narcissique, il est conçu
“ pour elle ”. Le père géniteur est alors souvent en retrait, réactualisant le tiers exclu paternel.
· La révolte d’une adolescente dans un contexte de carence affective et éducative. Existe ici une dimension de“ provocation ” à l’égard de l’entourage et de réparation de son propre vécu.
· Une identification à l’enfant que l’adolescente offre “ en cadeau ” à sa mère. La problématique prend ici sa source dans un sentiment de dette insurmontable et tyrannique envers la mère, ce qui vient convoquer la qualité des relations mère fille.
Toutes ces motivations plus ou moins conscientes peuvent être réjudiciables pour le développement de l’enfant, car elles vont retentir sur la mise en place des attitudes éducatives des, interactions.
L’accouchement sous X (décret 74.27 du 14.01.1974, art. 209)
Il s’agit là d’une particularité propre à la législation française : toute femme, y compris mineure, peut demander à bénéficier de l’anonymat de l’admission pour sauvegarder le secret de sa grossesse ou de la naissance, notamment dans la perspective d’un abandon de l’enfant pour adoption. Cet acte constitue un accouchement “ sous X ”. Aucune pièce d’identité n’est exigée, ni aucune enquête entreprise. Un dossier médical non nominatif est constitué et l’enfant est confié à l’Aide Sociale à l’Enfance (A.S.E.).
S’il s’avérait nécessaire de pratiquer une césarienne ou tout autre acte chirurgical, aucun consentement des titulaires de l’exercice de l’autorité parentale ou du représentant légal ne serait exigé.
La reconnaissance d’un enfant et l’exercice de l’autorité parentale
Un adolescent mineur peut reconnaître un enfant naturel dans la mesure où la reconnaissance est un acte personnel volontaire (Cour de cassation, 28.03.1884). Les règles de dévolution de l’exercice de l’autorité parentale des parents mineurs sont les mêmes que pour les parents majeurs.
Grossesses interrompues
* Interruptions spontanées
Ces grossesses passent souvent inaperçues, en imposant davantage pour des troubles des règles. Il faut donc savoir y penser et prendre le temps nécessaire avec la patiente durant une consultation gynécologique apparemment banale.
* Interruption Volontaire de Grossesse (IVG)
La question de l’IVG comprend plusieurs volets :
· médical
· médico-légal (cadre législatif)
· socio-éducatif
· psychologique.
Les trois premiers volets sont traités dans le cours de gynécologie
obstétrique relatif à l’IVG. Seul est donc abordé le volet psychologique.
Volet psychologique :
L’écoute d’adolescentes dans les centres de régulation des
naissances a amené à constater que, bien souvent, l’IVG représentait pour
ces jeunes filles une sorte de compromis entre désir (inconscient) de
grossesse et non-désir d’enfant.
Sur le plan pratique, il est nécessaire d’accompagner l’adolescente
dans sa demande d’IVG. Cela permet par ailleurs de mieux cerner les aléas
d’une contraception toujours insatisfaisante, traduisant l’ambivalence du
désir de grossesse. L’existence de centres de consultation préparés à
l’écoute des adolescentes, accueillant gratuitement et sans
l’accompagnement des parents, permet de mieux recevoir la demande de
contraception, en particulier pour les plus jeunes chez lesquelles cette
demande n’est pas facile à formuler. Un tel cadre thérapeutique,
facilement “ lisible ” pour la jeune fille, peut permettre de
“ fidéliser ” un suivi, notamment en post-IVG où un travail de deuil long
et difficile s’engage.
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C
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