à mon corps commensal

Publié le par Giyom .


On sonne à ma porte il est midi je n’attend personne il monte je ne l’ai pas vu depuis deux ans j’ouvre ma porte j’ai l’œil gelé je reconnais sur sa tempe la varicosité séquelle d’une tentative de suicide au revolver quand il avait mon âge (mais il n’était pas expert en balistique, il fallait choisir des perforantes) c’était mon professeur je luis dois beaucoup le seul homme à faire de mon effluve le parfum le plus précieux il exigeait que je ne prenne pas de douches avant nos entrevues je choisis de consigner cette réplique historique de ma vie sexuelle pas de crème fraîche pour moi merci - il prend soin de son corps et ça lui réussit il a trente-deux ans et parait cinq de moins je le sens rôder derrière moi pendant que je rince les assiettes contempler le développement de mes muscles dorsaux sans cesse plus fermes mais le prédateur ici c’est moi tu es ici dans mon antre j’attends ses questions à peine voilées :
– c’était comment le sexe avec elle ?
– très bien sinon ça n’aurait pas duré un an .
Absolue supériorité du bisexuel sur l’homosexuel- mais toujours inférieur à l’hétéro et bientôt deux corps nus en pleine lumière -j’ai changé, je garde les yeux ouverts quand il commence à œuvrer il l’a remarqué il soutient mon regard c’est le seul qui râle quand je le pénètre un peu à la façon d’une femme mais avec plus de perversion


comme s’il était artisan pornographe et quand je me retire il demande : je peux goûter ? et il lèche avidement mes doigts enduits du mucus fécond comme s’il vampirisait ma jeunesse- et celle des autres.



Publié dans l'ectopique

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